Douleur genou

Chirurgie genou : Douleur postopératoire du genou


J'ai peur d'avoir mal après mon opération


Les interventions chirurgicales sont sources de douleur, pour autant cette douleur ne doit être ni banalisée ni négligée. Quelle que soit son intensité, cette douleur doit être prise en compte et traitée. Pour la contrôler efficacement, il faut prévoir une évaluation régulière par la personne elle-même, et un traitement adapté.
Douleur genou

Comment repérer un service engagé dans la prise en charge de la douleur ?


Lors de la consultation préanesthésique, les outils de mesure et les méthodes d'évaluation de la douleur sont présentés au patient. Il est fait référence aux protocoles de traitement de la douleur élaborés par le service. Un Contrat d'engagement contre la douleur conçu par le ministère de la Santé est systématiquement remis.

J'ai peur de prendre de la morphine ? Quel est le risque de dépendance ?


La morphine est le produit de référence pour traiter la douleur postopératoire intense. L'utilisation de la morphine en postopératoire n'entraîne aucun risque de dépendance ni de toxicomanie. Pour les douleurs postopératoires modérées, il existe d'autres protocoles antalgiques.

Comment effectuer une titration de morphine par voie veineuse ?


Pour une douleur postopératoire, la titration consiste à administrer par voie intraveineuse une quantité fractionnée de morphine (2 à 3 mg chez l'adulte, 0,05 mg/kg chez l'enfant, toutes les 5-10 minutes), jusqu'à obtenir un soulagement jugé satisfaisant par le patient. Les protocoles prennent en compte le niveau de vigilance, la respiration et l'intensité des douleurs. La dose de titration dépend de différents facteurs : la sensibilité individuelle à l'action de l'opioïde, le niveau de douleur perçue, le type de chirurgie, le type d'anesthésie, la dose totale et la nature du morphinique utilisé en préopératoire ainsi que le moment de la titration. Pour les chirurgies douloureuses, aucune relation n'est apparue entre la dose initiale de titration et la consommation ultérieure de morphiniques. Après ce soulagement initial, la morphine peut être administrée selon plusieurs voies :
- intraveineuse le plus souvent grâce à une pompe PCA ;
- sous-cutanée (SC) ;
- orale : morphine à libération immédiate parfois associée à de la morphine à libération prolongée (selon les recommandations de la Société française d'anesthésie et de réanimation - SFAR).

Quelles sont les autres méthodes pour calmer la douleur postopératoire ?


Pour certaines interventions chirurgicales, des techniques analgésiques locales et/ou régionales (péridurale, blocs nerveux) sont très efficaces. Des techniques non médicamenteuses (chaud, froid, neurostimulation transcutanée, relaxation) complètent l'action des médicaments.

J'ai une douleur chronique, faut-il arrêter mon traitement antalgique ?


Lors de la consultation préanesthésique, il est important de faire le point sur le traitement antalgique habituel de la personne. Un traitement antalgique antérieur, sauf exception, ne doit pas être interrompu (y compris les antidépresseurs, antiépileptiques, morphiniques), sous peine de risque de rebond de la douleur (ou d'accident de sevrage s'il s'agissait d'opioïde fort).

Allez-vous me donner des médicaments contre la douleur à ma sortie ?


Il ne doit pas y avoir de rupture dans la prise en charge de la douleur entre les temps hospitalier et posthospitalier. L'ordonnance de sortie comporte systématiquement des antalgiques adaptés à l'intensité de la douleur. Prévoir un traitement de 2e intention en cas d'échec (augmentation de la posologie, réduction de l'intervalle des prises, recours à un produit plus puissant). Le médecin traitant doit être informé rapidement pour prendre le relais du suivi médical.

Passage de la voie IV à la voie orale


La dose de morphine IV reçue dans les dernières 24 heures (en mg) sera multipliée par 3 pour obtenir la dose de sulfate de morphine à prescrire par voie orale sur 24 h. Cette dose sera répartie toutes les 4 h (6 prises) pour la morphine à libération immédiate (LI) ou toutes les 12 h (2 prises) pour la morphine à libération prolongée (LP) sur 12 h. Ainsi le patient qui recevait 40 mg de morphine IV par 24 heures devra recevoir 120 mg de morphine par voie orale toutes les 24 heures soit 20 mg toutes les 4 h avec de la morphine LI ou 60 mg toutes les 12 h avec de la morphine LP. En cas d'accès douloureux (voir glossaire) ou d'actes douloureux prévisibles, la possibilité d'interdose supplémentaire (10 % de la dose totale) doit être anticipée par le prescripteur.